Sarinagara, mot japonais qui signifie
« cependant » en français est le journal
d’un deuil. Le deuil impossible de la petite fille de
l’auteur, morte d’un cancer à quatre ans.
Pour accompagner cette perte, son père évoque
au cours d’un voyage au japon, trois artistes qui chacun
à leur manière vécurent de graves épreuves
à des époques différentes. Le premier est
Kobayashi Issama un maître du Haïku ayant vécu
au 18 ème. le second, Natsume Soseki est l’inventeur
du roman moderne Japonais. Quant au troisième, il s’agit
de Yamahata Yosuke, le premier photographe à avoir fixé
sur pellicule l’horreur de l’explosion de Nagasaki.
De la vie de chacun d’entre eux, qu’il relie implicitement
à la sienne ; il tire une histoire universelle du malheur
qui n’a ni limites, ni pays ni frontières, mais
une esthétique commune assez troublante.
A la toute fin du livre il note : « possible et impossible,
survivre a eu lieu. Telle est l’épreuve et l’énigme
». Et tel est le mystère de ce très beau
livre ni roman, ni récit, ni essai sur la souffrance.
Poème conviendrait donc mieux.
Ce roman est en lice pour le Grand Prix des Lectrices de
ELLE.
Brigit Bontour
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